L’hiver approchant commence à marquer l’eau de son empreinte. La mise à l’eau promet de prochains changements de combinaisons plus en rapport avec ce moment de l’année. A défaut d’une baisse de température significative, l’automne a barbouillé son ciel d’une nuit d’encre. L’horizon marin se confond avec celui du ciel. Seuls quelques éclats lumineux fugaces révèlent leurs existences. Une nuit suffisamment noire pour masquer la limite des eaux salines en bord de plage. Rafraichies mais de bonnes humeurs, les longes entament leurs croisières vers la batterie de Leffrinckoucke.  La longe « Trail » largue les amarres et s’enfonce dans l’obscurité. l’éclat intermittent des loupiotes souligne la progression des longes.  « Zen » et « Loisir » sont à la recherche de leur allure et se tamponnent régulièrement. Un peu de tricotage, n’est-ce pas une activité de saison? Quelques passages de bâches, quelques mouvements de la houle de banc nous rappelle la fraicheur de notre milieu salin. Ce soir, pas de « phoque » ni « d’étoile », le portrait de chacun est maintenu au sec, bien cadré comme un présentateur TV. On se met à rêver à la douche chaude qui ne saurait tarder, pourvu qu’il y ait un débit suffisant. Un noir Bonheur. BTh

Ciel sombre et obscurité sont au Rendez-vous de cette sortie. Au dessus de nous, il est difficile de distinguer les coins de ciel cotonneux de ceux dégagés. Loin de nous aider, la lune haute masque son éclat derrière une écharpe de brume.  La mer, masquée dans la nuit, s’est retirée loin de nos bottillons, il nous faut allonger le pas pour enfin la rejoindre.

Le Nord est lourdement plombé, menaçant. Quelques rares flashs, au-delà de l’horizon trahissent la mauvaise humeur marine des cieux. La mer  côtière, n’accompagne pas ces errements d’humeurs atmosphériques. Elle reste indolente, sans houle à peine parcourue de frissons. les longes sont elles, de bonnes humeur, rehaussant leurs parcours de clignotements multicolores. Un courant à peine sensible marque le pas en quelques circonvolutions. Nos pas s’enfoncent légèrement dans ce sol mou, jamais découvert par la marée, rappelant les obstacles odorant déposés « caninement » sur certains trottoirs! La grève parsemée de pécheurs noctambules, nous décide à abréger le parcours. Quelques petits aller-retours de longe prolongent notre plaisir. Trois petits tours et puis s’en vont (à la douche). un calme Bonheur. BTh

La mer se tient à distance des longeurs, bien descendante et peu pressée de nous accueillir. Est elle difficile? Nous montre t-elle de cinglantes dents d’écume? Non! Elle se tient à distance se balançant mollement au grès des bans de sable dissimulés sous la surface. Elle nous accepte fraichement, dans le sens littéral du terme. Nous sommes quand même aux marches d’Octobre. Le ciel est lui beaucoup plus contrarié. Tel Janus, il nous montre deux faces. Celle du large, la plus accueillante emprunte de trainées bleues, offre un coucher de soleil en fusion. Celle de la terre, est plus menaçante dardant des nuées menaçantes d’une pluie qui a déjà jalonnée la journée. Au fur et à mesure de notre périple aquatique le ciel se teinte de ces couleurs d’octobre qui nous incitent à prendre le parapluie. Mer fraiche et ciel contrarié n’entament pas le moral des longes heureuses de se débattre et de papoter et en deux temps, trois mouvements la longe est « pliée ». Ce soir ça a été si vite!Un expresse Bonheur. BTh

Nous entrons dans une nappe de mercure molle, fardée du bleu du ciel et rehaussée des éclats d’un coucher de soleil digne de Turner. Le courant de la marée montante, dissimulé sous la surface, s’oppose discrètement à notre progression vers l’horizon dunkerquois. Dans ce ciel occidental, si peu naturelles et pourtant rassurantes d’activité, les fumées industrielles matinées d’ocre enlacent l’ardente boule orangée du soleil épuisé de ses efforts de cette belle journée. Nous continuons notre pérégrination dans nos allures influencées par le week-end à venir. Les goélands flottant en bancs éparpillés assistent à ce coucher de Dunkerque, indifférant à nos efforts. L’humeur est bonne et se distribue en arrosages de compensation de ces vagues en vacance de longe-cote. La longe se termine, le soleil disparait derrière quelques nuages gris, plus naturels. D’ici peu de temps, les loupiotes accompagneront nos sorties.

un miroir liquide de bonheur.BTh

Ce soir, la mer nous attendait de pied ferme! Oh pas une de ces mers démontées qui vous donnent l’impression de traverser le tambour de la machine à laver le linge. Non! Mais une mer campée dans une houle bien ronde se vautrant en déferlante au premier ban de sable venu. Santé! vous m’en reprendrez bien une bonne tasse!

Est-ce tout? Uniquement un peu de roulis? Que nenni mes amis, il était vivement conseillé de s’accrocher à son groupe. Le courant contraire sympathique et bien présent cherchant à nous détacher tel des raisins d’une grappe. Pour certaines longes, la grappe est l’image la plus fidèle de la formation adoptée, nous sommes de saison!

Galériens du néoprène nous progressons sous un ciel estival. Notre horizon se nimbe d’une traine de brume d’où n’émerge que la silhouette effacée de notre phare dunkerquois. Le grand-ouest se cache de nous, insensible à nos efforts. Par bâches et par bans nous retournons vers la Licorne. Certes, ce retour est un peu plus facile, mais pas autant qu’attendu. Nous avons mérité notre douche, mais celle-ci n’est pas d’humeur à nous humecter autrement que sous la former d’un filet d’eau avare, estimant que la mer nous a suffisamment détrempée!

Un ardu Bonheur. BTh