Catégorie : Compte-rendus de sorties

 Ah, enfin vendredi! nous sommes aux marches du week-end! Le temps n’est pas au beau fixe mais le vent d’ouest réchauffe l’air circulant entre les longes! Direction Malo, les longes se séparent pleines de bonne humeur dans une petite houle « clapotante » (au fur et à mesure des compte-rendu, le vocable se développe en rupture de banc avec l’orthodoxie de la langue française).  En évoquant les bancs, leur bâches adjointes, leurs franchissement, je remercie Nounours pour la superbe reconstitution du naufrage de la « Méduse » avec sa longe. Il ne manquait que le radeau, mais nous avions les naufragés! De superbes conditions pour nos longes, les plus gaillards ne s’arrêtant qu’à quelques encablures du Kursaal, les autres prenant tout autant de plaisir. Et cerise sur le gâteau; de l’eau chaude pour les douches!  un simple bonheur. BTh

 Elle brunit, elle grisaille, elle verdit ou verdoie! Notre mer se pare de ses couleurs de printemps qui chante sous le soleil et se ternit sous les nuages. Une houle fraiche plutôt serrée se déverse régulièrement sur les longes, puis s’écoule sous la combinaison nous faisant bien ressentir sa progression vers nos orteils. Heureusement, une douche bien chaude nous attend à la fin de la longe! Vaillamment nous progressons vers la batterie, bravant l’écume et les vagues qui n’hésitent pas à nous chahuter. Le soleil nous accompagne dans notre pérégrination aquatique, alors que le vent qui vient très certainement d’une région polaire  nous fouette le visage. Heureusement, une douche bien chaude nous attend à la fin de la longe! Il est temps de s’en retourner vers la base. Le ciel tourne. Les nuages s’accumulent masquant le soleil et transformant l’apparence de notre environnement le rendant tristounet  et grisâtre. Peu importe, nous sommes bien dans nos longes, nous dépensant, nous amusant et puis… Heureusement, une douche bien chaude nous attend à la fin de la longe! Au revoir notre marée dunkerquoise, nous voici dans les vestiaires. On s’entortille et se « détortille » dans nos combinaisons trempées et froides. Hop! Hop! Hop! pardon! pardon! une douche libre! j’appuie sur le bouton et là. Tout l’hiver me tombe sur les épaules! Plus froide que la mer! non? mais si!  Certains démissionnent, d’autres affrontent la « giboulée ». Les octaves montent sous les douches aglagla! un frisquet bonheur. BTh

 Nous tirons des bords, tout à notre papote, ballottés mollement par une houle qui s’approfondit en bord de banc de sable. Un ciel magnifique à la palette estivale, colore la surface de notre mer dunkerquoise d’une argenture moirée, tel un mercure ondulant. Le soleil, boule de minium irradiante, digne de la palette de Turner, enflamme les façades malouines, enflamme la surface des eaux, enflamme notre regard. Puis il disparait sous l’horizon portuaire dunkerquois, dans un rougeoiement moribond. La houle inégale roule mollement et parfois se déverse avec une vive fraicheur au creux de nos combinaisons, nous rappelant que nous ne sommes qu’aux marches d’un printemps hésitant. La fin de l’étal de la marée haute, conjuguée avec un courant faible permettent à chaque de s’engager dans l’effort du parcours ou dans l’effort des babillements. Nos loupiotes s’allument et clignotent pour leur dernière sortie nocturne. Le changement d’heure approchant, elles rejoindront leur période d’hibernation et nous les coucher de soleil flamboyant, du moins au delà des nuages! une goutte de bonheur. BTh

 L’éclipse!! vous savez celle dont tout le monde parle et que personne n’a vue, sauf aux iles Féroé. Ce phénomène astronomique rare à l’échelle humaine! ce moment particulier qui nous affute d’un regard de Polnarev le nez en l’air.  Vous n’y échapperez pas dans ce compte rendu, et non! Mais quel rapport avec le longe cote? Patience! Attendez la fin de la longe, qui hier soir c’est déroulée tout en bonheur, matinée de fatigues qui transpirent au travers du néoprène. Nous avons évolué dans un lac à peine frisotant, bien loin des images déchainées des reportages TV du moment. Ce que ne partage pas non plus ces reportages c’est l’odeur particulière, douceâtre et un peu acre d’une marée extrêmement basse qui se fixe dans nos combinaisons. C’est aussi ce fond de mer que l’on peut difficilement qualifié de sableux dans lequel nos pas s’enfoncent d’une manière peu ragoutante, nous évoquant plus la rencontre involontaire de nos orteils et d’un dépôt canin. Miam! En douceur la longe croise dans cette marée perpétuellement descendante, découvrant complétement les reste du « Lorina ». Une telle marée attire inévitablement les pécheurs. La cohabitation est sympathique ce soir. Et l’éclipse? et bien ce phénomène d’une lune passant devant un astre! si rare… Désolé mais après la longe, dans les vestiaires, des lunes de toutes tailles mais invariablement blafardes, il en passe des constellations se précipitant vers la douche, en perpétuelles révolutions autour de l’eau cinglante et brulante! Et ce phénomène apparait plusieurs fois par semaine à chaque fin de longe!  Reste à déterminer qui est l’astre  que masque ces lunes! Un astronomique bonheur. BTh

 Ca reste frais à la mise à l’eau, n’est ce pas!, Ca le restera encore quelques semaines. Je dois être attentif à ne pas trop me répéter, mais là c’est la météo qui bégaie! Donc c’est frais dans l’eau, c’est frais dans l’air et le soir tombant n’est pas un signal de réchauffement! Où est donc ce réchauffement climatique? La mer dunkerquoise, fidèle à elle même, ballote ses longeurs, entre deux mouvements de houle. C’est une sortie tonique mais moins difficile que ces derniers jours, car nous dépassons nos points de retour précédant. Dans le soir tombant, nous observons une brassée d’oiseaux marins tournicotant dans notre ciel de plomb. Peu de lumière, peu de couleurs hormis nos maillots jaune fluo à l’image de notre bonne humeur. un compte rendu de longe un peu cours, le temps de me précipiter sous une douche brulante; Il est là notre réchauffement climatique! une brassée de bonheur. BTh

 » le maillot… » non ça c’était vendredi! et pourtant la mer ce matin était bien la même; descendante, mordante, rafraichissante… nous donnant matière à réfléchir sous un ciel gris. Nous ne sommes pas encore au printemps, cela se perçoit bien à chaque déferlante! Après une entrée en matière toute liquide, avec une fraicheur de première qualité, chacun essaie de se regrouper entre deux ballotages. Quelques filets de pécheurs corsent la sortie; soit un peu trop d’eau, soit un peu trop de filet! La houle s’épanche sur les longes en vagues  successives sans faiblir. Nous sommes dispersé(e)s, balayé(e)s et humbles dans cette mer dunkerquoise qui aime nous rappeler qui est la maitresse des lieux, quelque soit la marée! Alors de la « souffrance », que nenni! du  bonheur bien liquide qui s’écoule tout au long de votre corps, qui glisse entre vos doigts, qui vous immerge et vous immerge encore! Bien pétris par cette longe, nous rêvons de la suivante celle dans le canapé qui ne saurait tarder. A moins que vous soyez tenter pas un autre type de longe celle qui se répandra dans les rue de Bergues cet après-midi. une chapelle de Bonheur.BTh

« Le maillot de bain, OK. la combi OK. J’y vais ou je n’y vais pas! ».      « Les bottillons, OK. les gants, j’ai le droit! où est le gauche?  J’y vais ou je n’y vais pas! ».     « Serviette, shampoing… OK. » Il fait beau, le ciel est dégagé. Mais il ne fait pas très chaud et puis on est qu’en Mars!  « J’y vais ou je n’y vais pas? »    « Bon! j’y vais, ce sera sympa de retrouver les copains, les copines et machin, c’est quoi son prénom déjà? »

A l’arrivée, avant d’entrer dans la base, un p’tit coup d’œil sur la mer. « c’est pas vraiment calme, ça bouge bien, ça n’a pas l’air d’être fort chaud la d’dans! Oh il y a du courant! » Courage! Fuyons! Allez, j’y suis, j’y vais.

Quelques poignets de mains et quelques bises plus tard « tiens t’es là, toi aussi, la reprise? « , il est temps d’enfiler sa combi, du moins d’essayer… Ah la la! la combi d’hiver « c’est pas ça« , elle a encore rétréci, surtout au niveau de la fermeture éclair!!! Et les coudes, et derrière les genoux, ça se plie mal!

Quelques contorsions et quelques rencontres plus tard, il est temps de s’inscrire sur l’ordinateur de Jean-Paul; « j’ai pas mes lunettes, j’vois pas où je suis! », « j’ai déjà appuyé… », « tiens toi, t’arrives bien, aides moi! ». Vite, vite aux consignes, « tiens t’es là, toi aussi, la reprise? « . Les dernières salutation et direction notre mer dunkerquoise favorite que nous aimons tous… emmitouflés dans nos anoraks sous nos bonnets et casquettes sur le sable. Tiens rajoute une écharpe! La promesse d’une mer fraiche n’est pas démentie, on la sent bien remonter le long du corps progressivement. Vous savez cette morsure froide qui pénètre la combinaison le long des jambes, enveloppe le bassin… et puis la première vague nous acclimate instantanément à notre environnement salin! C’est frais! Trois tours de manivelle et nous voici dans le bain au sens propre comme au figuré. Malgré le ballotage non maitrisé, les submersions involontaires, nous sommes heureux et déjà se forge dans notre esprit la ferme intention de revenir à la prochaine longe. « Attention cette vague est pour nous. Souriez et fermez les écoutilles! ». Le retour au bonheur. BTh

Avant d’entrée dans l’eau, le ton était donné. Un vent soutenu d’Ouest mugissant nous avertissait que la longe ne serait pas du gâteau! Heureusement venues des lointaines Indes, masquées sous une fine argenture, des douceurs lactées et sucrées nous armaient pour la suite.

En approchant de l’eau, malgré la pénombre, l’écume galopante confirme que la lutte sera intense. L’engagement dans l’eau est frais, quoi de plus normal au début de ce mois de janvier! La houle et les embruns arrachés cinglent le visage des longeurs. Ca fouette, ça pince, c’est vivifiant, un peu trop! Nous sommes dix-huit ballotés, solidaires dans notre progression. Nos loupiotes, nous rapprochent, elles marquent notre présence dans les flots démontés. Elles apportent des éclats de couleur, dans la profondeur de la houle. Nous ne sommes pas en perdition mais dans une progression maitrisée avec toute l’humilité que nous devons à la mer dunkerquoise. Ce soir nous nous sommes donnés et nous avons adoré notre longe. N’est ce pas Nounours? Tu l’a trouvé comment la rentrée! Un humble et frais bonheur! BTh.

La noirceur de la nuit qui accueille ses petits pingouins en néoprène, se partage avec la noirceur de l’actualité. Ce soir nous sommes tous Charlie! Pour « Vivre debout », nous nous sommes élancés dans une sortie « Janviesque » au creux de notre marée dunkerquoise préférée qui nous accueille fraichement mais délicatement, sans trop nous bousculer. A peine quelques petits mouvements de houles nous rappelle que nous sommes en mer. Fraiche l’eau, oui! mais pas tant que cela. on s’interroge sur sa température. Mais quel plaisir que de se retrouver en longes courtes, chacune à son allure. Toutes dans l’effort à sa mesure, toutes dans la bonne humeur! L’humour passera! Nous avons eu le plaisir d’accueillir une journaliste sur le sec, mais pas dans l’eau, dommage. Une prochaine fois peut être. Un frais bonheur. BTh

La mer aime garder ses mystères. Elle en joue et s’en délecte. Pour cette longe nocturne, elle donne de la voix dans son ressac mais échappe à notre regard. Aussi profondément sombre que le ciel qui la surplombe, elle ne sourit que rarement pour nous montrer furtivement ses dents d’écume. Cette sensation de continuité entre la mer et le ciel est renforcée par une brume très légère mais suffisante pour rendre incertain l’horizon. Le courant est présent dans cette marée descendante, léger au long de notre cote de Leffrinckoucke, pourtant de manière inattendue, il nous aspire au large avec véhémence. Nous nous ancrons, sur le fond et dans notre solidarité pour dépasser cette attraction liquide. Point de déferlantes mais une houle longue et profonde se distingue du large dans de blêmes avancées. La mer nous fait ressentir sa force sans que nous puissions la voir, elle se moque de ces pèlerins nocturnes qui trébuchent sur sa frange. Point de malice, juste un clin d’œil tout en fraicheur à l’amertume légère. C’est toujours avec regret que nous la quittons quoique heureux de notre aventure que ce soit en longues foulées ou sous une pleine zénitude! une houle de bonheur. BTh