Du charbon sur la plage de Malo-les-Bains!

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Cette année, en Avril, la plage de Malo-les-Bains a souligné sa ligne de marée haute, pendant plusieurs semaines, d’une myriade de blocs de charbon tel un trait de mascara sur le bord d’une paupière.

Ce charbon était accompagné d’autres débris divers, essentiellement  du bois sombre. Aujourd’hui, il ne reste que quelques galets charbonneux dispersés sur le sable entre Malo et Leffrinckoucke. Pourquoi avons-nous eu une telle quantité de charbon en Avril ? D’où venait ce Charbon ?

C’est à ce moment que la 2ème opération de ré-ensablement de l’ouest de la plage de Dunkerque a été réalisée. Donc le charbon et les débris de bois proviennent du fond de la mer au large de Dunkerque là où a été pompé le sable.

Plusieurs blocs de charbons étaient en partie recouverts de concrétions marines démontrant un long séjour dans l’eau. Si certains morceaux avaient des surfaces brillantes et anguleuses, d’autres étaient ternes avec un aspect rongé. Cet aspect indiquerait une combustion partielle, donc un passage en chaudière est fort probable.

Ce charbon était accompagné sur la plage de morceau de bois, de semelles de chaussures parfois cloutées (une caractéristique des brodequins militaires), j’ai même retrouvé une feuille de laiton bien froissée et oxydée.

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Concernant les morceaux de bois, ils sont ouvragés (bord saillant, présence de rivets de cuivre, de saignée, forme plate…), d’une couleur homogène et avec une très faible flottabilité (signe d’un séjour prolongé dans l’eau). Leur taille réduite et  leurs bords déchiquetés témoignent d’un séjour mouvementé dans les pompes de ré-ensablement.

Du charbon ayant fait un séjour prolongé dans la mer, des morceaux de bois sombres déchiquetés, des semelles de brodequins, la réunion de ces éléments montre que le pompage du sable est entré en contact avec une épave ancienne au large de Dunkerque et probablement non répertoriée et non signalée. La plupart des épaves au large de Dunkerque sont en lien avec le rembarquement des troupes coincées dans la poche de Dunkerque en 1940.

Le besoin de renforcer notre littoral, une opération de ré-ensablement et remonte en surface les traces d’un moment  critique de notre histoire. Quelques marées plus tard et disparaissent à nouveau ces quelques témoins modestes mais notre mémoire veille au souvenir de ceux qui furent là en 1940 et dont une partie revint sur les plages de Normandie exactement 4 ans plus tard.

BTh