Dimanche 10 Mars 2019, avis de tempête

Dimanche 10 Mars 2019, avis de tempête

ATTENTION : Article très long à lire jusqu’au bout, et à ne pas oublier…

Avis de tempête…

On sort, on ne sort pas???? Quel est le danger, comment l’apprécier, pourquoi s’y « confronter »?

La règle d’or, la vie est belle, précieuse, unique et rien de peut justifier qu’on « joue avec ».

Règle absolue d’Opale Longe Côte: SÉCURITÉ, Convivialité, technicité…

Nous avons à Dunkerque et c’est sans doute pour cela que le longe cote est né là; un spot et des moyens privilégiés pour faire du longe cote dans toutes les conditions. Pas de shore break, pas de baine, pas de bâches profondes, pas de cailloux, de rocher… De forts voire très forts courants le plus souvent latéraux , de « grosses » vagues, de la houle, du ressac…

De quoi se sentir minuscule devant tant de puissance, de beauté, d’immensité, se fondre dans la nature, la laisser nous pénétrer au plus profond de notre chair, de notre Âme… Ne faire qu’un, être en osmose avec la Mer. Sécurité, Humilité, respect, solidarité remonter aux sources des valeurs fondamentales de la vie, de la Nature.

Aventure, curiosité, sensations mais surtout compréhension, apprentissage pour l’encadrement pour les longeurs candidats à l’autonomie! Lorsqu’on apprend à gérer et à se comporter dans des situations délicates mais « sécurisées » on a de bien meilleures chances d’évaluer les risques à ne pas prendre et si malheureusement ils surviennent savoir les gérer au mieux…

Ce matin Eole et Poséidon nous avaient donné rdv et toutes les conditions étaient réunies. Marée basse 45 mn avant la sortie, gros coefficient. Nous allions donc avoir le courant et le vent dans le même sens et nous faire pousser vers la plage et non vers le large. La plage était totalement découverte, idéal pour le repérage des bâches.

A 9h30 un groupe de 5 longeurs autonomes, trailers chevronnés dont un encadrant partent en éclaireurs avec un point de vigilance particulier concernant le franchissement du brise-lames du Pavois, point particulièrement piégeux et dangereux où des courants circulaires de surfaces se créent systématiquement plus ou moins puissants en fonction du moment de la marée. (nous n’avons jusqu’à ce jour pas constater de tourbillon ou vortex, pas d’entrainement vers le fond de l’eau) .

David directeur de sortie monte à la vigie pour le traditionnel repérage et observation de plage et courants et suivre à la jumelle l’évolution du groupe. L’aller se passe sans encombre, le passage du brise-lames s’effectue sur la plage…

Le retour n’est pas de même facture… Le groupe d’éclaireurs s’approche trop près du brise-lames, le premier de longe est happé vers le large derrière le brise-lames, notre encadrant part l’accompagner en sécurité et en appui car il va falloir passer le brise-lames à la nage…

« Tranquille », notre encadrant et son compagnon d’infortune sont des nageurs, palmeurs chevronnés, le brise-lames à la nage ils l’ont fait à de multiples reprises, mais quand même.

La règle : A marée montante, on s’éloigne des rochers, on prend son temps, le courant…. Pas de panique. La manœuvre est sous surveillance de David qui a rejoint le bord de l’eau et qui si nécessaire appellera un zodiac et/ou ira en appui. (Tout le monde est en liaison vhf en temps réel)

Pour les 3 autres compères la situation a été plus ardue, emmenés par le courant contre le brise-lame, la technique à adopter est différente mais impressionnante, chacun avec plus ou moins de difficultés à réussi reprendre pied sur le sable et à s’extirper des rochers après les avoir vu de très très près et s’être fait de grosses frayeurs!

À Dunkerque le plus grand « danger » est la frayeur, le stress d’une situation qui nous échappe, qu’on ne sait pas gérer et c’est pour cela que nos encadrants se forment, s’entraînent et qu’on attend de nos longeurs qui se pensent autonomes de valider leur niveau et expérience!

L’amitié que nous nous portons tous ne doit jamais nous laisser aller à penser que…, à surestimer, à idéaliser nos amis ou nos propres capacités. Il faut les éprouver, se remettre en question, apprendre…

Notre groupe d’éclaireurs a fait le boulot, a passé les consignes pour que le groupe de 10h30, 20 furieux (dont 6 baptêmes parisiens) puisse profiter à fond d’une magnifique sortie.

En 2 groupes nous sommes allé jusqu’à proximité du brise-lames en nous en tenant à une distance respectable. Les conditions étaient tellement musclées que quasiment personne n’a tenté un deuxième aller-retour. Le premier aller est difficile, le second très costaud on a progressé en mol! Et cependant nous n’étions pas encore au moment le plus fort de la marée… Là on aurait tous reculés!

C’est à regret que les derniers sont sortis de l’eau, tellement nous étions bien, heureux d’avoir vécu ce moment d’éternité dans l’élément, le soleil, le vent, les vagues! Magique… Nos parisiens sont repartis enchantés mais bien fatigués pour attaquer la bande de Malo…

Cette sortie nous permet au moins 3 choses :

A / Redonner « du sens » à nos consignes, à nos rappels de sécurité, à nos « exigences » et/ou ambitions en la matière. Combien de fois entendons-nous encore murmurer dans les rangs « On sait…., on connaît…., c’est inutile…. Ils nous cassent les pieds à rabacher… on y va…»

1- Le longe cote est une activité aquatique avec les EXIGENCES liées au milieu naturel.

2- On ne pratique jamais seul et/ou sans moyens d’alerte.

3- Je connais mes limites et celles de mes équipiers en toute bienveillance mais en parfaite lucidité. Si le groupe est « autonome »qui fait quoi en cas d’incident, lié au milieu ou à la personne?

4- Je respecte les consignes de sécurité et les instructions instantanément (éviter une bâche, ou se faire prendre par un courant se joue au mètre et à quelques secondes)

5- En toute circonstance je reste calme et c’est plus simple lorsque je sais ce qui va « en principe » se passer. Je me forme, j’anticipe, je respecte, je suis humble.

B/ Se former, l’aquaphilie et l’autonomie ne sont pas des vues d’un esprit contrarié et contrariant. « Je suis aquaphile, je suis capable de me laisser flotter et de me déplacer dans le courant et je maîtrise les différents exercices du niveau. « Je suis autonome je suis capable de me laisser dériver et nager en toute sérénité derrière le brise lame et je maîtrise les exercices du niveau) »

Document de référence: Les risques du Longe Cote, avec grille de compètence: cliquer ici

C/ Ne pas confondre: Sortie autonome et sortie encadrée.

Une sortie autonome, le dimanche matin à 9h30 par exemple, chacun se gère et s’assume, si par bonheur un encadrant est présent, il pourra aider, conseiller, intervenir mais pas tout faire.

Une sortie encadrée ou traditionnelle, à 10h30 le dimanche ou le mercredi soir ou le vendredi soir, ce n’est pas un encadrant mais une équipe qui est là avec un dispositif, des procédures, une organisation.

Les sorties autonomes sont possibles et soumises à Opale Longe Côte à « autorisations et restrictions » pas par cruauté ou excès de zèle, pour la sécurité de chacun…

En toutes circonstance Humilité et Respect de la Nature, de soi, des autres, nous sommes infiniment petits mais toujours plus forts, plus grands, meilleurs ensemble.